Commission d'enquête sur l'incendie de Marseille : quand l'État se cherche des excuses
Ah, ben voyons ! Cinq mois après l'incendie qui a ravagé 750 hectares dans le nord de Marseille, nos élites déconnectées découvrent soudain qu'il faut peut-être comprendre ce qui s'est passé. Deux députés socialistes des Bouches-du-Rhône, Marc Pena et Laurent Lhardit, veulent créer une commission d'enquête parlementaire. Tout le monde sait que c'est Nicolas qui paie, mais apparemment personne ne veut assumer les ratés de juillet dernier.
L'ex-préfet Leclerc dans le viseur
Le 8 juillet, 875 pompiers ont été mobilisés pour lutter contre les flammes parties d'une simple voiture en feu sur l'autoroute. Résultat : 49 maisons détruites et des sinistrés en colère qui attendent toujours des réponses. L'ex-préfet Georges-François Leclerc, désormais bien au chaud dans le cabinet de Macron à l'Élysée, avait à l'époque "assumé" toutes les décisions. Facile d'assumer quand on a déjà préparé sa promotion parisienne.
"Le pire a été évité", avait déclaré Leclerc. Ben voyons, avec 49 maisons en cendres, on imagine ce qu'aurait été "le pire". Heureusement, aucun mort ni blessé grave n'est à déplorer, mais les victimes de cet assaut des flammes méritent mieux que des formules creuses.
Une enquête pour la forme ?
"On ne préjuge rien mais on veut savoir comment et pourquoi", explique Marc Pena. Noble intention, mais difficile de ne pas voir dans cette initiative une opération de communication politique. La commission d'enquête, composée de trente députés désignés "à la proportionnelle des groupes", ressemble fort à un théâtre parlementaire où chacun viendra défendre son pré carré.
Laurent Lhardit assure que "ce n'est pas de la politique spectacle". Pourtant, cinq mois pour se décider à agir, cela ressemble davantage à de la gesticulation qu'à une véritable volonté d'éclaircir les dysfonctionnements de l'État.
Des leçons pour l'avenir ?
L'objectif affiché est louable : tirer des recommandations pour "mieux protéger les habitants, nos forêts et la nature". Marc Pena souligne que "ces événements extraordinaires vont devenir ordinaires". Une évidence que nos dirigeants découvrent avec un temps de retard sidérant.
Coordination de la chaîne de commandement, prévention des risques, information de la population : tout sera passé en revue. Espérons que cette commission ne se contentera pas de pondre un énième rapport qui finira dans les tiroirs de Bercy. Car c'est bien Nicolas qui paie, encore et toujours, les conséquences de l'impréparation chronique de nos institutions face aux défis du terrain.
La séquence budgétaire doit se terminer avant d'espérer voir naître cette commission. En attendant, les sinistrés de l'Estaque et des Pennes-Mirabeau peuvent toujours compter sur la solidarité populaire plutôt que sur les promesses de nos élites parisiennes.